Contratto dottorale a Versailles

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Inserito il 01/08/2011

Laboratoire d’excellence PATRIMA

Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines
de l’Université de Versailles Saint-Quentin
Bibliothèque nationale de France

Appel à candidature pour un contrat doctoral
Date limite : 10 septembre 2011

Le Laboratoire d’excellence PATRIMA (www.patrima.org) met au concours un
contrat doctoral (3 ans) en littérature contemporaine et patrimoine.
Rattaché au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines
(CHCSC), bénéficiant du partenariat de la Bibliothèque nationale de
France, le doctorant contribuera, par sa thèse, au programme
scientifique de PATRIMA et travaillera sous la direction d’Evanghelia
Stead, professeur de littérature comparée à l’Université de Versailles
Saint-Quentin (CHCSC).

Sujet de thèse : Innovations littéraires et graphiques dans les revues
littéraires et artistiques (1880-1914). Questions de conservation et de
numérisation

Les revues littéraires et artistiques constituent un domaine de création
innovant et un extraordinaire laboratoire d’expérimentation pour les
avant-gardes littéraires et artistiques à partir des années 1880 en
Europe, comme le confirment des recherches récentes, menées à l’échelle
nationale  , ou européenne  , et qui privilégient l’interdisciplinarité.
Ces travaux mettent au premier plan – aux côtés de l’approche
traditionnelle des textes, des idées, et des acteurs – la matérialité,
les réalisations typographiques et iconographiques, et les réseaux des
relations entre revues d’une part, galeries, salles de spectacles et
expositions, de l’autre. Ils tendent à favoriser, parmi les différentes
approches, celle de l’histoire culturelle  , dans une perspective
désireuse de restituer la place historique (éditoriale, littéraire,
artistique) des périodiques vus comme des tremplins de création, mais
aussi leur valeur d’échange en tant qu’intermédiaires privilégiés entre
les lettres et les arts, et des supports au capital intellectuel et
artistique nouveau. Le secteur, c’est un fait, bénéficie d’un regain
d’intérêt de la recherche collective ces dix dernières années. Il
gagnerait à être étayé par des travaux doctoraux d’envergure, entre
l’Université et la BnF, qui envisageraient conjointement ces innovations
et la question de la patrimonialisation de ces corpus très diversifiés,
requérant une fine approche qualitative.

Des choix anciens de conservation de ces périodiques ont laissé de côté
des éléments et des pages qui contribuent pourtant de manière centrale à
leur identité. Leur numérisation, lancée au tout début du projet Gallica
de la BnF, pose un certain nombre de problèmes et ouvre plusieurs pistes
de recherche et de questionnement. Pour prendre un exemple, la
numérisation de revues phares comme La Plume, La Revue blanche,
L’Ermitage a été menée non pas à partir des originaux, mais à partir des
reprint Slatkine, réalisés à une époque où l’on ne se souciait guère de
l’aspect graphique et matériel des périodiques. D’autres numérisations
(par exemple celle du célèbre Yellow Book) n’a pas fait place à la
couleur, pourtant essentielle, et affichée dès le titre. Une comparaison
entre la numérisation disponible sur Gallica et celle mise en ligne par
Ryerson University <
http://www.archive.org/details/yellowapril189401uoft> confronte l’usager
à deux supports sensiblement différents, celui de Gallica étant le moins
fidèle.

Il en résulte souvent une uniformisation des publications. Elles sont
souvent privées de leurs couvertures, ou pourvues de couvertures
ultérieures, privées des pages inaugurales ou publicitaires. Ces
dernières servent de tremplin à la création et à l’innovation, mais
constituent aussi un témoignage historique irremplaçable des relations
entre périodiques au niveau national et international. La transmission
en noir et blanc d’un patrimoine polychrome, jouant de nombreux formats,
incluant des estampes et des inserts, qui entrent en dialogue avec les
contenus de chaque numéro et influent sur les choix éditoriaux, pose
également problème. S’ils rendent la lecture et l’accès bien plus aisés
que par le passé, dans leur forme actuelle, les corpus numérisés et/ou
diversement conservés transmettent une image opacifiée d’un corpus
extraordinairement pluriel et inventif. D’autres revues, en attente de
numérisation, pourraient suivre la même voie sans une réflexion fine et
adéquate. La question de la conservation y est évidemment liée.

La thèse projetée se pencherait sur ces questions. Elle chercherait
d’une part, à cerner de manière à la fois synthétique et diversifiée les
innovations graphiques et typographiques en relation avec le contenu
littéraire, artistique et idéologique, et les choix éditoriaux d’un
corpus de périodiques choisi à bon escient. Elle envisagerait d’autre
part le type de conservation et de numérisation apte à mieux rendre
compte de ce type de corpus et des problèmes qu’il pose.

Dans la perspective envisagée ici, on recommanderait :

1) qu’elle adresse les débuts de ce phénomène foisonnant (avant 1900) du
fait du nombre restreint de travaux existants, et de leur nature souvent
uniquement littéraire (dans une perspective majoritairement
monographique et d’idées). Il s’agirait au contraire d’envisager les
périodiques choisis comme des ensembles performants et de comparer les
pratiques entre elles.

2) qu’elle procède de manière interdisciplinaire en associant des
attentes et des considérations littéraires à une approche sensible aux
supports, aux images, à la typographie, et ouvrant sur l’histoire
culturelle. Il s’agirait de prendre en compte la valeur d’échange des
périodiques entre le monde des lettres et celui des arts, et de les
relier à la modernité sociale et culturelle. Cette approche
interdisciplinaire gagnerait à être comparée, adressant non pas
seulement des périodiques français, mais également ceux qui leur
seraient liés dans une autre aire culturelle européenne.

3) qu’elle adresse en parallèle les questions de conservation et de
numérisation des périodiques choisis, en élaborant un protocole
d’approche et en comparaison avec le type de conservation et de
numérisation lancé par d’autres serveurs et/ou institutions.

Procédure de candidature

Le candidat adressera une lettre de motivation et un CV qui seront
adressées, avant le 10 septembre 2011 à  evanghelia.stead@uvsq.fr et
helene.humbert@uvsq.fr. Le contrat prendra effet courant octobre 2011.

Professor Andrew Prescott
Department of Digital Humanities
King's College London
28-29 Drury Lane
London WC2B 5RL

http://www.kcl.ac.uk/artshums/depts/ddh/

Università degli Studi di Siena - Via Banchi di Sotto 55, 53100 Siena - Italia